Visite en studio: artiste Yvon Gallant

“Yvon Gallant, ferme ta grande gueule et dessine” - enseignante de dessin

*Cette entrevue fut possible grâce à une bourse de artsnb. Merci artsnb!*

Yvon Gallant est un artiste en arts visuels originaire de Moncton, N-B. Son inspiration lui vient de ce qu’il voit, les gens autour de lui, les moments vécus, la culture de sa ville. Il ne peut s’empêcher de prendre ses idées et de leur donner forme avec de la peinture. Yvon est reconnu pour ses couleurs vives et formes simples qui communiquent une joie et un sens d’humour. Même quand le sujet du tableau est sombre, tel qu’un parent mourant à l’hôpital, il réussit à y trouver une beauté et à communiquer l’espoir. Ça fait presque 40 ans qu’il crée des tableaux, et aujourd’hui son nom se trouve parmi les artistes reconnus du N-B. Ses tableaux se trouvent dans des collections partout au monde, il a participé à des expositions à Paris et en République Dominicaine, et en 2011 a été récipient du prix du lieutenant-gouverneur pour les arts. Pour lui, l’important c’est de créer.

Ma mère et moi avions bien apprécié notre visite avec Yvon. Il nous a accueillit dans son foyer et nous a choyé de thé et d’histoires. Il nous a offert du earl grey, “la même marque que boit la reine de l'Angleterre", dans des belles tasses de porcelaine. Il les collectionne depuis des années. "J'avais une collection de près de 300 tasses et soucoupes, mais j'ai dû m'en débarrasser de la plupart quand j'ai aménagé ici. J'ai gardé les plus belles." C’est cette soif de beauté qui suit Yvon partout, dans ses collections de tasses et d'art, et c’est elle qui inspire sa créativité pour ses tableaux.

L'espace d’Yvon est petit mais chaleureux, rempli d'indices qu'un artiste y fait son domicile. Des pinceaux vivent à côté des onions et le bol de fruits, des tubes de peintures acryliques se trouvent sur le comptoir à côté de la machine à café, et bien sur de l'art partout sur les murs.

Notre visite fut remplie d’anecdotes de toutes sortes d’expériences qu’il a vécu dans sa carrière. Parmi les “highlights”, un stage à Baie St-Paul, des expositions à Paris, son temps comme directeur de la Galerie Sans Nom à Moncton... Au-delà de toutes les aventures, les hauts et les bas, le facteur le plus important a toujours été la peinture. Avec sa franchise et son sens d’humour coquin, il est un personnage à connaître. Sa personalité ressort dans ses tableaux, ou on voit une simplicité de coeur et d’honnêteté combiné avec un oeil pour la couleur et l'image. Yvon fait partie d'une génération d'artistes qui a réussi à naviguer dans les changements culturels et technologiques des dernières décennies tout en continuant à créer des oeuvres pertinentes. Il a gardé sa voix artistique, toujours en train de foncer à l’avant et de pousser son art au niveau suivant.

Quel a été votre parcours professionnel?

Je n’aurais jamais pensé être un artiste. A l’école je n’étais pas vraiment bon en mathématiques et tou ça, mais une de mes enseignantes à remarqué que j’étais créatif et m’a encouragé là-dedans. J’ai donc fais partie de la première classe a compléter le programme d'arts visuels à L'université de Moncton en 1976. Quand j’ai gradué, mon père croyait que j’étais peintre en bâtiment! Il a dit, “et bien Yvon au moins tu sais comment peindre les murs.” J’ai dû lui expliquer. Un jour j’ai vendu une peinture, là c’était “Mon fils, l’artiste!”

Quels matériaux utilisez-vous?

J’ai utilié la peinture à l’huile pour 20 ans. Je faisais ma propre peinture à la main mais j’ai trouvé que les odeurs étaient trop fortes. J’ai commencé à experimenter avec differentes sortes de peintures, parfois avec du succès, parfois pas. Il y en a eu une qui ne voulait pas rester collé pas à la toile. Une fois rendu à la galerie la peinture s'est enlevé: la ville de Moncton est tombée parterre! Un jour je ferais un expo intitulé "Les gaffes à Gallant…”

Comment décrirez-vous votre style?

Mon style est naïf, peut-être faux naïf, ce qui signifie un style simple et un peu enfantin, mais réalisé par un artiste de formation professionnelle. Chaque pièce est inspirée par un souvenir, ce qui a l'effet domino souvent de faire penser a un autre souvenir relié. Je n'ai pas peur des couleurs. Je me lance dedans!

Et votre processus?

J’aime peindre tout d'un coup. Je pense et je pense à des idées, et un jour quand je me sens inspiré je m'installe et je peins une douzaine de tableaux d'un coup, souvent en suivant un thème. Je fais du bleu, du bleu, du bleu, sur plusieurs différents tableaux, ensuite du vert, du vert, du vert, chacun à leur tour. J’attends, et puis quand c’est l’temps, quelque chose arrive et bing bang une peinture en sort.